23 juin 2015

Et si on décidait d'aller bien

ERWANN MENTHEOUR, « Et si on décidait d’aller bien », Paris, Solar, 2015
Cher Monsieur Menthéour,

C’était la mine basse et le coeur morose que j’errais dernièrement dans les rayons de ma librairie préférée (encore que je dis « préférée » mais, en réalité, je n’aime pas spécialement les livres : je me rends à cette librairie pour meubler mon temps libre depuis que je suis au chômage suite à la faillite de mon entreprise).

Alors que je cherchais le rayon « pratique » (et un ouvrage sur la rédaction de CV, pour être précis), je suis passé devant une table où, par bonheur, mon regard a croisé le vôtre. Pas en vrai, bien malheureusement, mais sur la couverture de votre remarquable titre « Et si on décidait d’aller bien ». Votre posture confiante et votre regard assuré m’ont immédiatement convaincu de feuilleter ledit ouvrage en quête d’un message qui me permettrait – soyons fou ! – de vous ressembler. Et là, ce fut une révélation ! J’ai dépensé tout ce qui restait sur mon compte en banque afin de repartir avec votre ouvrage sous le bras (j’aurais initialement dû repartir avec de quoi dîner mais bon, il faut choisir). Je l’ai littéralement dévoré (parce que, tout de même, le lendemain, je commençais à avoir un peu faim… j’avais bien entendu achevé la lecture antérieurement). Votre message est si évident et pourtant si porteur d’espoir ! « Et si on décidait d’aller bien ». Du génie, tout simplement. J’ai compris que, malgré mon arrivée au chômage à 47 ans, je n’avais aucune raison de me considérer comme malchanceux ou  en difficulté. Le bonheur est toujours à portée de main !
Dans l’heure, je téléphonais à mon épouse – qui réside à l’hôpital depuis plusieurs mois en raison d’un cancer incurable – afin de lui enseigner la bonne parole recueillie dans vos écritures. Elle en a été transportée de bonheur, déclarant que malgré son entrée en phase terminale, elle aussi choisirait d’aller bien. Touché, je me suis rendu sur la tombe de notre fils (fauché par une voiture, il y a six semaines) afin de lui faire part de ma découverte, espérant que, où qu’il soit, il sera heureux pour ses vieux parents. Je compte encore parler de vous à ma sœur (chez qui je vais aller vivre d’ici quelques jours, dès que les huissiers auront saisi ma maison et tous mes biens) ainsi qu’à mon frère (qui vient de divorcer parce que sa femme est partie après avoir avoué soixante-deux adultères) afin que tous mes proches comprennent que le bonheur, c’est uniquement un choix personnel.

Si mes parents n’avaient pas été tués dans une explosion de gaz suite au suicide un peu inconvenant de leur voisin du bas, je suis convaincu qu’ils auraient été fiers de moi et du chemin que vous m’avez aidé à parcourir !

Une fois pour toute : merci, Monsieur Menthéour !


Robert Danné (Bruxelles)

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