23 juin 2015

Harry Potter et les reliques de la mort

JOANNE K. ROWLING, « Harry Potter et les reliques de la mort », Gallimard-Jeunesse, Paris, 2008
Chère Madame Rowling,

Tout d’abord, je tiens à vous féliciter de tout cœur. Ce n’est pas tous les jours qu’un auteur de livres catalogués « jeunesse » peut se vanter de rencontrer un tel succès. Et justifié, qui plus est, puisque je trouve votre histoire excellente.

C’est ce qui m’a poussé à offrir la série à mon neveu, 16 ans, amateur de ce type de littérature. Il a adoré ! Ou, en tout cas, au début, puisqu’il m’a récemment avoué – de la tristesse plein la voix – qu’il n’avait pas totalement accroché à la fin de votre histoire. Sa déception était tellement palpable que je me tourne maintenant vers vous afin de vous demander un petit service de rien du tout : pourriez-vous, s’il vous plaît, réécrire votre septième et ultime volume avec une fin alternative ?

Comme je ne doute pas une seconde que vous accèderez à ma demande, je me permets de vous donner une piste à suivre pour que ce nouveau dénouement fasse la joie de mon neveu :
L’histoire se déroule de la même façon jusqu’à la confrontation finale avec Voldemort. Là, ça se bagarre, tout ça, tout ça. Alors que Voldemort s’apprête à lancer une attaque magique mortelle sur Harry, ce-dernier révèle qu’en réalité, il n’est pas Harry Potter ! Il se nomme en réalité Benjamin Fayot (car, comme vous l’aurez compris, il s’agit du nom de mon neveu). Il a pris l’identité d’Harry Potter des années plus tôt, lorsque celui-ci s’est enfui dans un autre pays (là, je vous laisse le soin de bidouiller une raison valable à cette décision). Voldemort suspend donc son attaque et éclate d’un grand rire maléfique. Il avoue qu’il était au courant de ce subterfuge depuis le début car il avait reconnu Benjamin, Voldemort n’étant autre que Monsieur Declairbois, l’horrible professeur de mathématique qui traumatisait Benjamin alors qu’il était encore élève au collège Saint-Pancrace, dans le village de Pont-sur-Bouse (ici, bien entendu, il s’agit d’un subtil clin d’œil au vécu de mon neveu, qui avait effectivement quelques difficultés avec son professeur de math, à l’époque, dans cette école). Benjamin, sidéré et ivre de colère, reprend le combat de plus belle, bien décidé à vaincre son ancien professeur. Après plusieurs échanges de redoutables sortilèges et d’habiles esquives de la part du vieux professeur, Benjamin sort un revolver et tire sur Monsieur Declairbois en lui disant « évite celle-là ! », comme dans Matrix (cette petite mise en scène peut paraître légèrement hors contexte mais mon neveu, fan de Matrix, saura apprécier l’allusion).

Voldemort/Declairbois est donc vaincu. L’une des élèves de Poudlard vient alors près de Harry/Benjamin et le remercie de les avoir tous sauvés. Elle a 16 ans et se nomme Gwendoline (ce qui est, comme vous vous en doutez, le nom de la petite amie de mon neveu). Elle et Benjamin tombent immédiatement amoureux et partent ensemble afin de s’installer à Lyon (où vit ma famille). Benjamin devient dessinateur (comme le souhaite mon neveu) et, dans l’idéal, Gwendoline devient une star de cinéma hollywoodien très très sexy (ce qui serait un grand fantasme de mon neveu mais je pourrais comprendre que vous trouviez ce point peu concordant avec le récit).

Voilà, chère Madame Rowling. Sur cette base, je pense que vous avez tout en main pour réussir un grand final dans votre nouveau septième tome. Vous en conviendrez, la qualité de votre roman ne s’en trouvera pas altérée, que du contraire, puisque je pense avoir trouvé là quelques petits rebondissements scénaristiques dont je ne suis pas peu fier.

Dans l’attente de votre réponse positive (voire admirative), je vous prie d’agréer, Madame Rowling, mes plus sincères salutations.

Jean-Michel Grossel (Lyon)

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